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jeudi 21 juin 2012

"L'Amour". L'essence des choses. Nina Vivien. Tous droits réservés.

J’aime l’amour.
Et son odeur qui frappe aux portes de mes sens
Quand je tombe étourdie là contre ma maîtresse
Et que je bois jusqu’à plus soif son corps penchant.

J’aime l’amour
Et les cheveux défaits de ma mienne maîtresse
A genoux
Pour baiser mon intimité de femme arrogante.

J’aime l’amour
Son cri qui m’enivre à tue-tête
Et ses mots qui sans cesse en redemandent
Aux saveurs d’Absinthes.

J’aime l’amour outré
Qui titube
Et s’arrête au seuil creux de la mort
Pour se savoir vivant.

J’aime l’amour
Si vrai qu’un ventre qu’il féconde
Et je te dis mon ciel
Merci pour le présent.

mardi 3 avril 2012

Le corps. "L'essence des choses". Nina Vivien. Tous droits réservés


Le corps vivant, le corps mort
Le corps aimé, le corps déchiré
Le corps caressé, le corps oublié
Le corps trouvé, le corps perdu
Le corps grandit, le corps réduit
Le corps penché, le corps courbé
Le corps dansé, le corps cloué
Le corps ouvert, le corps fané
Le corps lisse, le corps ridé
Le corps présent, le corps qui n’est plus
Le corps baisé, le corps biaisé
Le corps dévalé, le corps pétrifié
Le corps lavé, le corps souillé
Le corps peint, le corps lacéré
Le corps jouissif, le corps inanimé
Le corps respirant, le corps mourant
Le corps assouvi, le corps assoiffé
Le corps multiplié, le corps abandonné
Le corps chantant, le corps suppliant
Le corps impatient, le corps impotent
Le corps argile, le corps rocailleux
Le corps endiablé, le corps lapidé
Le corps brûlant, le corps froid
Le corps beauté, le corps bâclé
Le corps agile, le corps impotent
Le corps flamboyant, le corps pâlissant
Le corps réunissant, le corps disloquant
Le corps avoué, le corps travestit
Le corps confessé, le corps contesté
Le corps enfanté, le corps tué
Le corps humain, le corps marchandise
Le corps fortifié, le corps ruiné
Le corps respecté, le corps méprisé
Le corps savouré, le corps dégoûté
Le corps passant, noyé dans l’inconnu…

jeudi 5 janvier 2012

Le cahier. L'essence des choses". Nina Vivien. Tous droits réservés


C'est le bonheur d'aimer et le bonheur d'écrire
Sur un simple cahier d'un bien mauvais papier
Ou papier recyclé
Papier un peu rugueux, un peu gris,
Cahier vert, cahier rouge,
Et qui va s'ajouter à la pile
Et le bonheur se lève
C'est simplement l'envie,
De marcher à grands pas, à larges enjambées,
Au milieu des passants,
Parmi le bruit des voix....

mardi 20 décembre 2011

Un jour, les femmes seront libres. Alors, elles pourront dévoiler toutes leurs beautés.
Un jour, les enfants ne seront plus tristes. Ce jour là, la violence des autres sera condamnée.
Un jour, les pauvres ne seront plus pauvres et les riches ne seront plus riches de la misère des autres.
Un jour, on pourra se dire « je t’aime », sans être brûlés vifs et tués sur la place publique.
Un jour, « la différence » prendra sa place. Alors, elle sera égale à toutes les beautés de ce monde.
Un jour, nous pourrons de nouveau boire la nature à l’état pur. Ce jour là, un arc-en-ciel couronnera nos têtes.
Une jour, l’être humain prendra vraiment conscience de son humanité. Alors, se mélangerons nos couleurs, nos croyances et nous ne ferons qu’un.
Un jour, nous ne rirons plus des autres, mais de nos rires d’enfants.
Un jour, nous cesserons de tuer par toute puissance. Ce jour là, nous abattrons tous les murs de l‘indifférence.
Un jour, il n’y aura plus de larmes silencieuses.
La solitude aura le goût du recueillement et non celui de l’enlisement.
Un jour, nos peaux se caresseront, se toucheront, se goûteront. Elles prendront place du simple frôlement. Un jour, nous pourrons danser nus sur la plus haute montagne. Ce jour là, cette nudité rejoindra la virginité des âmes d’enfants.
Un jour, les femmes n’auront plus peur. Elles ne trembleront plus dans le silence d’une pièce sous la violence de l’amant.
Un jour, nous prendrons conscience que vivre n’est pas appartenir. Ce jour là, nous possèderons toutes les abondances de ce monde.
Un jour, je serai riche, belle, aimante, parce que vos yeux ne seront plus aveugles. Ils seront voir à l’intérieur. Un jour, je ne serai plus. Une autre prendra ma place.
Je fais le vœux que mes mots du soir puissent lui apporter la beauté des roses.

 "L'Essence des Choses" Nina Vivien - tous droits réservés

dimanche 27 novembre 2011

"La fin de l'Homme". L'essence des choses. Nina Vivien. Tous droits réservés


La fin de l’Homme.

Je n’ai plus envie d’attendre mon tour. D’être mise de côté.
Je n’ai plus envie d’être sage. De me laisser là, oubliée.
Je ne veux plus que mes larmes soient perdues. Seule dans un coin de ce monde qui n’écoute plus.
Je me fous de ce que vous pouvez dire de moi. De vos certitudes qui sont votre ignorance de tout.
Je ne veux plus voir, entendre, sentir, frôler… toutes vos horreurs quotidiennes.
Pourquoi tant d’innocents tombent, crèvent à vos pieds, rampent, s’accrochent, vous supplient… Pourquoi, pour qui ? Pourquoi nous condamner ainsi ? Pourquoi nous priver ainsi de notre propre liberté ? Qu’attendez-vous de nous ? Pourquoi décider pour nous ? De quel droit ? Pourquoi égorger des enfants ? Pour quelle religion ? Pour quel pays ? Pourquoi tout ce sang ? Pourquoi toutes ces guerres qui n’en finissent jamais ? L’Homme a fait tellement d’horreurs en ce monde que la nature se venge ! Que les animaux disparaissent ! Que la glace fond sous nos pieds ! Que la terre se fissure pour mieux nous engloutir en son sein ! Quand la terre gronde, c’est les Dieux qui pleurent. Quand la terre se fend, c’est les blessures qui saignent du sang du monde. Quand la neige fond, c’est les larmes des innocents qui reviennent. Quand les maisons tremblent, c’est les murs qui lâchent les cris des hommes et des femmes qui sont morts en ces lieux. L’horrible à plusieurs visages. La misère à plusieurs silences. La mémoire à plusieurs vies. Rien ne disparait vraiment. La vie se venge du mal des Hommes. Un jour, eux aussi pleureront, eux aussi crieront, eux aussi souffriront. Tous ces bourreaux. Tous ces violeurs de vies. Tous ces dictateurs. La Vie reprendra sa place, usée par les Hommes, par les hurlements, par les silences, par l’oubli, par les bombes, par les décapitations, par la folie, par la noirceur du ciel et de la terre, par les promesses jamais tenues, par ces corps sans vie couchés sous du fumier, par les mensonges, par la haine. L’Homme ne mérite pas son nom. L’humanité n’existe pas. L’Homme a fait de ce monde un vaste champ de putréfactions sous lequel des corps crient encore. Des larmes coulent encore. Encore et pour toujours. Oui, la nature reprendra sa place et elle poussera de nouveau. L’eau coulera tranquillement dans ses veines. L’Homme ne sera plus cette horrible chose.
L’homme partira dans les cris des autres.