La fin de l’Homme.
Je n’ai plus envie d’attendre mon tour. D’être mise de côté.
Je n’ai plus envie d’être sage. De me laisser là, oubliée.
Je ne veux plus que mes larmes soient perdues. Seule dans un coin de ce monde qui n’écoute plus.
Je me fous de ce que vous pouvez dire de moi. De vos certitudes qui sont votre ignorance de tout.
Je ne veux plus voir, entendre, sentir, frôler… toutes vos horreurs quotidiennes.
Pourquoi tant d’innocents tombent, crèvent à vos pieds, rampent, s’accrochent, vous supplient… Pourquoi, pour qui ? Pourquoi nous condamner ainsi ? Pourquoi nous priver ainsi de notre propre liberté ? Qu’attendez-vous de nous ? Pourquoi décider pour nous ? De quel droit ? Pourquoi égorger des enfants ? Pour quelle religion ? Pour quel pays ? Pourquoi tout ce sang ? Pourquoi toutes ces guerres qui n’en finissent jamais ? L’Homme a fait tellement d’horreurs en ce monde que la nature se venge ! Que les animaux disparaissent ! Que la glace fond sous nos pieds ! Que la terre se fissure pour mieux nous engloutir en son sein ! Quand la terre gronde, c’est les Dieux qui pleurent. Quand la terre se fend, c’est les blessures qui saignent du sang du monde. Quand la neige fond, c’est les larmes des innocents qui reviennent. Quand les maisons tremblent, c’est les murs qui lâchent les cris des hommes et des femmes qui sont morts en ces lieux. L’horrible à plusieurs visages. La misère à plusieurs silences. La mémoire à plusieurs vies. Rien ne disparait vraiment. La vie se venge du mal des Hommes. Un jour, eux aussi pleureront, eux aussi crieront, eux aussi souffriront. Tous ces bourreaux. Tous ces violeurs de vies. Tous ces dictateurs. La Vie reprendra sa place, usée par les Hommes, par les hurlements, par les silences, par l’oubli, par les bombes, par les décapitations, par la folie, par la noirceur du ciel et de la terre, par les promesses jamais tenues, par ces corps sans vie couchés sous du fumier, par les mensonges, par la haine. L’Homme ne mérite pas son nom. L’humanité n’existe pas. L’Homme a fait de ce monde un vaste champ de putréfactions sous lequel des corps crient encore. Des larmes coulent encore. Encore et pour toujours. Oui, la nature reprendra sa place et elle poussera de nouveau. L’eau coulera tranquillement dans ses veines. L’Homme ne sera plus cette horrible chose.
L’homme partira dans les cris des autres.
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