Un jour, les femmes seront libres. Alors, elles pourront dévoiler toutes leurs beautés.
Un jour, les enfants ne seront plus tristes. Ce jour là, la violence des autres sera condamnée.
Un jour, les pauvres ne seront plus pauvres et les riches ne seront plus riches de la misère des autres.
Un jour, on pourra se dire « je t’aime », sans être brûlés vifs et tués sur la place publique.
Un jour, « la différence » prendra sa place. Alors, elle sera égale à toutes les beautés de ce monde.
Un jour, nous pourrons de nouveau boire la nature à l’état pur. Ce jour là, un arc-en-ciel couronnera nos têtes.
Une jour, l’être humain prendra vraiment conscience de son humanité. Alors, se mélangerons nos couleurs, nos croyances et nous ne ferons qu’un.
Un jour, nous ne rirons plus des autres, mais de nos rires d’enfants.
Un jour, nous cesserons de tuer par toute puissance. Ce jour là, nous abattrons tous les murs de l‘indifférence.
Un jour, il n’y aura plus de larmes silencieuses.
La solitude aura le goût du recueillement et non celui de l’enlisement.
Un jour, nos peaux se caresseront, se toucheront, se goûteront. Elles prendront place du simple frôlement.
Un jour, nous pourrons danser nus sur la plus haute montagne. Ce jour là, cette nudité rejoindra la virginité des âmes d’enfants.
Un jour, les femmes n’auront plus peur. Elles ne trembleront plus dans le silence d’une pièce sous la violence de l’amant.
Un jour, nous prendrons conscience que vivre n’est pas appartenir. Ce jour là, nous possèderons toutes les abondances de ce monde.
Un jour, je serai riche, belle, aimante, parce que vos yeux ne seront plus aveugles. Ils seront voir à l’intérieur.
Un jour, je ne serai plus. Une autre prendra ma place.
Je fais le vœux que mes mots du soir puissent lui apporter la beauté des roses.
"L'Essence des Choses" Nina Vivien - tous droits réservés
mardi 20 décembre 2011
dimanche 27 novembre 2011
"La fin de l'Homme". L'essence des choses. Nina Vivien. Tous droits réservés
La fin de l’Homme.
Je n’ai plus envie d’attendre mon tour. D’être mise de côté.
Je n’ai plus envie d’être sage. De me laisser là, oubliée.
Je ne veux plus que mes larmes soient perdues. Seule dans un coin de ce monde qui n’écoute plus.
Je me fous de ce que vous pouvez dire de moi. De vos certitudes qui sont votre ignorance de tout.
Je ne veux plus voir, entendre, sentir, frôler… toutes vos horreurs quotidiennes.
Pourquoi tant d’innocents tombent, crèvent à vos pieds, rampent, s’accrochent, vous supplient… Pourquoi, pour qui ? Pourquoi nous condamner ainsi ? Pourquoi nous priver ainsi de notre propre liberté ? Qu’attendez-vous de nous ? Pourquoi décider pour nous ? De quel droit ? Pourquoi égorger des enfants ? Pour quelle religion ? Pour quel pays ? Pourquoi tout ce sang ? Pourquoi toutes ces guerres qui n’en finissent jamais ? L’Homme a fait tellement d’horreurs en ce monde que la nature se venge ! Que les animaux disparaissent ! Que la glace fond sous nos pieds ! Que la terre se fissure pour mieux nous engloutir en son sein ! Quand la terre gronde, c’est les Dieux qui pleurent. Quand la terre se fend, c’est les blessures qui saignent du sang du monde. Quand la neige fond, c’est les larmes des innocents qui reviennent. Quand les maisons tremblent, c’est les murs qui lâchent les cris des hommes et des femmes qui sont morts en ces lieux. L’horrible à plusieurs visages. La misère à plusieurs silences. La mémoire à plusieurs vies. Rien ne disparait vraiment. La vie se venge du mal des Hommes. Un jour, eux aussi pleureront, eux aussi crieront, eux aussi souffriront. Tous ces bourreaux. Tous ces violeurs de vies. Tous ces dictateurs. La Vie reprendra sa place, usée par les Hommes, par les hurlements, par les silences, par l’oubli, par les bombes, par les décapitations, par la folie, par la noirceur du ciel et de la terre, par les promesses jamais tenues, par ces corps sans vie couchés sous du fumier, par les mensonges, par la haine. L’Homme ne mérite pas son nom. L’humanité n’existe pas. L’Homme a fait de ce monde un vaste champ de putréfactions sous lequel des corps crient encore. Des larmes coulent encore. Encore et pour toujours. Oui, la nature reprendra sa place et elle poussera de nouveau. L’eau coulera tranquillement dans ses veines. L’Homme ne sera plus cette horrible chose.
L’homme partira dans les cris des autres.
samedi 12 novembre 2011
"Le temps". L'essence des choses. Nina Vivien. Tous droits réservés
J'ai oublié mon passé ; je ne veux pas connaitre mon avenir.
Je suis dans cet instant où rien n'a d'importance, où la vie tout entière appartient à ce rien.
J'étais pressée ; je ne le suis plus.
Je n'avais le temps de rien, pas même d'aimer.
J'ai changé.
J'ai cherché.
Au détour de rencontres s'est bâtie mon histoire, durant laquelle j'ai retrouvé cette conscience qui m'avait échappée, des années durant.
Rien ne m'empêchait de trouver la douceur de vivre, partout où je passais.
Il suffisait de se rappeler qu'elle existait.
Alors, je l'ai attendue, provoquée, écoutée, sentie, aimée."
"L'arbre". L'essence des choses. Nina Vivien. Tous droits réservés
Il parait que la forêt symbolise la mère… C’est peut-être pour cela qu’elle m’a toujours fait peur ; que j’étouffe en ces lieux. Que je suis prisonnière de ces mains étranglantes.
Comment fais-tu pour te tenir encore debout quand l’homme t’enlève tes fruits et tes fleurs, quand il brise tes branches, quand il te dépouille de toutes tes beautés ? Comment fais-tu pour vivre encore, sous les griffures des amoureux, laissant ta sève couler et se perdre à tes pieds ? La vie est-être plus belle du haut de ta tête ? N’es-tu pas triste de voir les misères de ce monde ? Entends-tu les cris, les hurlements, les canons ? De quoi sont faites tes racines pour te tenir ainsi et d’offrir inlassablement les mêmes merveilles à chaque printemps ? S’est-on déjà penché vers toi pour te conter les secrets les plus doux ?
Que d’hommes croient savoir ce qu’ils pensent et rient sans comprendre, oubliant tes beautés ! En volant chacune de tes feuilles, ne sachant respirer tes parfums jaillissant du sol.
J’ai envie de te dire en mots transparents tous mes secrets…
vendredi 11 novembre 2011
"Le diable rouge". Extrait. Concersation entre Colbert et Mazarin sous Louis XIV
Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou…
Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l’Etat… L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.
Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
Mazarin : On en crée d’autres.
Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
Mazarin : Oui, c’est impossible.
Colbert : Alors, les riches ?
Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.
Colbert : Alors, comment fait-on ?
Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade) ! il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser… C’est un réservoir inépuisable.
jeudi 10 novembre 2011
"La promesse". L'essence des choses. Nina Vivien. Tous droits réservés
Au seuil de ta mort, je t’ai fait la promesse de continuer à vivre.
Vivre pour toi qui pousse ton dernier cri.
Vivre malgré cette insoutenable vérité qui me donne envie de hurler jusqu’à la mort.
Je t’ai fait la promesse de ne jamais cesser de danser, comme nous le faisions ensemble.
Je t’ai fait la promesse de ne jamais me courber sous le poids de cette vie si violente.
Je t’ai fait la promesse de ne jamais cesser de rire, rire de tout et de rien, comme le font les enfants.
De ne plus m’alourdir de la présence des mécréants.
De ne respirer que l’amour et la beauté des choses.
De ne plus m’enivrer de la douleur que l’on me fait.
Marcher, encore et encore, grimper encore et encore, courir, encore et encore.
Ne jamais m’arrêter jusqu’à mon dernier souffle.
De me battre pour les mal aimés, les tordus, les oubliés de ce monde.
Je te devine là, tout à côté de moi.
Toi et ta folie qui me plaisait tant !
Nous, assis chaque matin à la table d’un café à Châtelet-les-Halles.
Toi et tes cigarettes que tu me glissais délicatement dans ma poche.
Toi et tes révolutions.
Tes envies de bouffer la vie.
Toi et tes amours qui te donnaient des ailes.
Toi et le mur de Berlin qui vient de tomber t’emportant avec lui.
Cela fait plus de 20 ans et je suis toujours là.
Tu le sais, tu me regarde de là où tu es.
C’est toi qui me donne la force de tenir mes promesses.
Je te resterai fidèle, mon ami, mon frère, mon amour....
Je déteste cette « plénitude » injectée dans tes veines et qui a ravagé ton être tout entier.
mardi 19 juillet 2011
Victor Hugo « discours sur la misère » à l’Assemblée Nationale le 9 juillet 1849
Couvre feu contre la misère !
Hugo1 «Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère. Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n'est pas le fait, le devoir n'est pas rempli.
La misère, Messieurs, j'aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir où elle en est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au moyen-âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?
Mon Dieu, je n'hésite pas à les citer, ces faits. Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler ; et tenez, s'il faut dire toute ma pensée, je voudrais qu'il sortît de cette assemblée, et au besoin j'en ferai la proposition formelle, une grande et solennelle enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en France. Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. Comment veut-on guérir le mal si l'on ne sonde pas les plaies ?
Voici donc ces faits :
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtements, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver. Voilà un fait. En voici d'autres : Ces jours derniers, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l'on a constaté après sa mort qu'il n'avait pas mangé depuis six jours. Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon!
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société toute entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu !
Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m'écoutent de la haute importance de la proposition qui vous est soumise. Ce n'est qu'un premier pas, mais il est décisif. Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n'importe, je ne connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions ; je voudrais que cette
assemblée n'eût qu'une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l'abolition de la misère!
Et, messieurs, je ne m'adresse pas seulement à votre générosité, je m'adresse à ce qu'il y a de plus sérieux dans le sentiment politique d'une assemblée de législateurs ! Et à ce sujet, un dernier mot : je terminerai là.
Messieurs, comme je vous le disais tout à l'heure, vous venez avec le concours de la garde nationale, de l'armée et de toutes les forces vives du pays, vous venez de raffermir l'Etat ébranlé encore une fois. Vous n'avez reculé devant aucun péril, vous n'avez hésité devant aucun devoir. Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal, les institutions, la paix publique, la civilisation même. Vous avez fait une chose considérable... Eh bien ! Vous n'avez rien fait !
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé ! Vous n'avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n'avez rien fait tant qu'il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n'avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l'âge et qui travaillent peuvent être sans pain ! tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé peuvent être sans asile ! tant que l'usure dévore nos campagnes, tant qu'on meurt de faim dans nos villes tant qu'il n'y a pas des lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cœur ! Vous n'avez rien fait, tant que l'esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique ! Vous n'avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l'homme méchant a pour collaborateur fatal l'homme malheureux!»
Victor Hugo
Hugo1 «Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère. Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n'est pas le fait, le devoir n'est pas rempli.
La misère, Messieurs, j'aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir où elle en est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au moyen-âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?
Mon Dieu, je n'hésite pas à les citer, ces faits. Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler ; et tenez, s'il faut dire toute ma pensée, je voudrais qu'il sortît de cette assemblée, et au besoin j'en ferai la proposition formelle, une grande et solennelle enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en France. Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. Comment veut-on guérir le mal si l'on ne sonde pas les plaies ?
Voici donc ces faits :
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtements, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver. Voilà un fait. En voici d'autres : Ces jours derniers, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l'on a constaté après sa mort qu'il n'avait pas mangé depuis six jours. Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon!
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société toute entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu !
Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous ceux qui m'écoutent de la haute importance de la proposition qui vous est soumise. Ce n'est qu'un premier pas, mais il est décisif. Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n'importe, je ne connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions ; je voudrais que cette
assemblée n'eût qu'une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l'abolition de la misère!
Et, messieurs, je ne m'adresse pas seulement à votre générosité, je m'adresse à ce qu'il y a de plus sérieux dans le sentiment politique d'une assemblée de législateurs ! Et à ce sujet, un dernier mot : je terminerai là.
Messieurs, comme je vous le disais tout à l'heure, vous venez avec le concours de la garde nationale, de l'armée et de toutes les forces vives du pays, vous venez de raffermir l'Etat ébranlé encore une fois. Vous n'avez reculé devant aucun péril, vous n'avez hésité devant aucun devoir. Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal, les institutions, la paix publique, la civilisation même. Vous avez fait une chose considérable... Eh bien ! Vous n'avez rien fait !
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé ! Vous n'avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n'avez rien fait tant qu'il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n'avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l'âge et qui travaillent peuvent être sans pain ! tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé peuvent être sans asile ! tant que l'usure dévore nos campagnes, tant qu'on meurt de faim dans nos villes tant qu'il n'y a pas des lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cœur ! Vous n'avez rien fait, tant que l'esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique ! Vous n'avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l'homme méchant a pour collaborateur fatal l'homme malheureux!»
Victor Hugo
jeudi 23 juin 2011
Critique littéraire de Louisa MESSAOUDI (Auteure)
Le silence de Marie de « Nina Vivien...Nina que la plupart d'entre nous a sur sa liste d'amiEs facebookien, mais savons nous qui est Nina ? Savons nous qu'elle est auteure aussi, l'avez-vous lue ? Et pour ceux qui ne la connaissent pas encore, je vous invite à la rencontrer, chance inestimable d'avoir parmi nous le silence de marie, son second livre et Nina la femme et qui mieux que Nina saurait nous parler de la Femme...incroyable à Elle seule. Elle me fait penser à une Amazone, cette femme guerrière.....et en cède jamais, malgré les coups et les entailles jusque dans sa chair, malgré ces luttes infernales contre des hordes de démons, contre des souvenirs démoniaques, contre le temps dans lequel il suffirait d'un souffle pour la faire chuter. Ce temps qui se fait ennemi, comme le chant presque mélodieux d'une sirène, mais Nina sait qu'il est pernicieux, parce qu'il peut l'attirer jusque dans les tréfonds de l'abysse, parce que c'est bien cela le silence de Marie, une longue et lente agonie qui résonne comme un chant funeste, un chant plus fort que l'appel de la vie.
Le silence de Marie est un cri jeté sur le papier, un cri qui a la particularité de ne pas être retouché, un cri authentique, (des auteurs tels que je les aime)....
Le silence de Marie, est poignant dans son témoignage, qu'il en saisit le grain de la peau, tant il (ses mots) nous frôle, émouvant dans son style éthérée, bouleversant dans son histoire plus tangible encore que la force qu'elle est allée exhumer du fond de son déracinement.
Au-delà, des hurlements arrachés des profondeurs tragiques de son être, le silence de Marie est aussi un livre engagé, fort de messages et de causes qu'elle revendique avec acharnement et équité, parce que ce livre est aussi un peu le nôtre, dans la lutte contres les discriminations, dans la revendication à notre droit au bonheur, à l'identité de genre et non sexuel.
Nina nous démontre que l'amour appartient à tout le monde et l'amour elle l'écrit avec le sang de son cœur, cette encre indélébile qui signe à chacun ici bas, son sens à la Vie.
Nina pense qu'elle n'a pas ce courage de militer, d'aller sur le pavé crier à l'égalité des droits, ne sait-Elle pas qu'avec le silence de marie, Nina fait preuve d'un engagement hors du commun, c'est une belle leçon de militantisme qu'elle nous donne et lui a redonné ses lettres de noblesses.
Je recommande le silence de Marie, autant que je vous invite à découvrir Nina.
Louisa MESSAOUDI – Juin 2011
Le silence de Marie est un cri jeté sur le papier, un cri qui a la particularité de ne pas être retouché, un cri authentique, (des auteurs tels que je les aime)....
Le silence de Marie, est poignant dans son témoignage, qu'il en saisit le grain de la peau, tant il (ses mots) nous frôle, émouvant dans son style éthérée, bouleversant dans son histoire plus tangible encore que la force qu'elle est allée exhumer du fond de son déracinement.
Au-delà, des hurlements arrachés des profondeurs tragiques de son être, le silence de Marie est aussi un livre engagé, fort de messages et de causes qu'elle revendique avec acharnement et équité, parce que ce livre est aussi un peu le nôtre, dans la lutte contres les discriminations, dans la revendication à notre droit au bonheur, à l'identité de genre et non sexuel.
Nina nous démontre que l'amour appartient à tout le monde et l'amour elle l'écrit avec le sang de son cœur, cette encre indélébile qui signe à chacun ici bas, son sens à la Vie.
Nina pense qu'elle n'a pas ce courage de militer, d'aller sur le pavé crier à l'égalité des droits, ne sait-Elle pas qu'avec le silence de marie, Nina fait preuve d'un engagement hors du commun, c'est une belle leçon de militantisme qu'elle nous donne et lui a redonné ses lettres de noblesses.
Je recommande le silence de Marie, autant que je vous invite à découvrir Nina.
Louisa MESSAOUDI – Juin 2011
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